Jennifer Morin, Coordonnatrice des bénévoles au Dépôt CCA à Montréal (QC). (Photo courtoisie du Dépôt CCA, 2024.)
Des lieux accueillants
Dans un centre communautaire d’alimentation, vous serez bien accueilli·e.
Peut-être que ce sera d’abord l’odeur d’un délicieux plat. Ou peut-être que ce sera un·e membre du personnel ou un·e bénévole : elles et ils savent que la nourriture et l’hospitalité vont de pair.
Assoyez-vous à table. Nous avons de belles conversations autour d’un bon repas nourrissant. Ou peut-être que les rires provenant des jardins communautaires vous inciteront à aller dehors.
Offrir un espace accueillant peut vouloir dire créer ou même agrandir un lieu. Dans la Première Nation d’Eel Ground (NB), le CCA de Natoaganeg accueille les membres de la communauté dans la nouvelle serre, un lieu où cultiver des aliments frais, peu importe le niveau d’aptitudes en jardinage. Et à Thunder Bay (ON), le CCA Roots construit une terrasse à côté de sa salle à manger. Durant la saison chaude, les membres de la communauté pourront profiter d’un repas en plein air.
Autre projet à venir : notre nouveau cours Welcoming Spaces, qui commence cette saison. Il aidera nos quelque 400 organisations alimentaires communautaires partenaires à concevoir des lieux volontairement accueillants. Celles-ci se réuniront en ligne pour apprendre à créer des lieux accessibles, à planifier des rénovations et bien plus encore.
Mais la création de lieux accueillants ne se limite pas à la rénovation ou à la construction. Lorsqu’on accueille quelqu’un, on crée en fin de compte un sentiment, comme la cordialité, l’appartenance ou la joie d’arriver sur les lieux.
Ce principe est pris à cœur au Dépôt, un CCA à Montréal (QC). Chaque personne qui arrive au CCA est accueillie par un·e préposé·e à l’accueil, qui oriente les membres de la communauté vers les programmes et les services dont ils et elles ont besoin.
Dans la dernière année, près de 80 % des CCA ont constaté une augmentation de la demande de leurs services. Pour certains CCA, la demande a doublé.
Au Dépôt, la demande a triplé pour bien des services dans les deux dernières années, ce qui a nécessité un accueil particulièrement large. En moyenne, plus de 300 personnes se présentent chaque jour à ce CCA, avec des besoins et des profils différents, et parfois des visions différentes.
Tasha Lackman, directrice générale du Dépôt, explique que cette situation soulève des questions délicates pour le personnel.
« Avec plus de gens et une plus grande diversité, comment faire pour garder le lieu accueillant? Comment conserver suffisamment d’ouverture et d’intégrité pour que chaque personne se sente accueillie? C’est un travail très difficile. »
Mais elle ajoute : « Et à bien des égards, c’est ça, le vrai travail. Le vrai travail de changement social. »